Guinée: Rapport Mission d’observation de l’Union africaine sur le report du 2nd tour

La Mission d’observation de l’Union africaine prend note du report du scrutin du 19 septembre 2010 à une date ultérieure.

La Mission d’observation de l’Union africaine exprime ses préoccupations suite au report du scrutin et souhaite la tenue, dans les meilleurs délais, du second tour de l’élection présidentielle.

En vue de la poursuite heureuse du processus de transition politique en cours, la Mission d’observation de l’Union africaine en appelle à toutes les parties concernées à œuvre pour la tenue d’une élection présidentielle libre, démocratique et transparente, dans une atmosphère apaisée conformément à l’esprit du Protocole d’entente signé à Ouagadougou le 3 septembre 2010.

En attendant de connaitre la nouvelle date, les activités de la Mission d’observation de l’Union africaine sont suspendues.

La Mission d’observation de l’Union africaine remercie les autorités guinéennes pour l’accueil qui lui a été réservé.

Fait à Conakry, le 17 septembre 2010

Les violences basées sur le sexe en Guinée

J’ai reçu le rapport de l’enquete indiqué ici et l’analyse de ses résultats. Je vous livre cette dernière ci-dessous:

L’enquête nationale sur les violences basées sur le genre (VBG) conduite en 2009 par le Ministère des Affaires Sociales avec l’appui de l’UNFPA, de l’UNICEF, du PNUD et de l’OMS indique que 50% des femmes interviewées ont indiqué avoir été victimes de violences sexuelles, 90 pour cent d’une forme de violence physique ou psychologique. Selon l’enquête, un pourcentage important d’hommes a aussi déclaré avoir été victime de violence sexuelle une fois dans leur vie (47 pour cent en Guinée Forestière).

Le 28 septembre 2009 et les semaines suivantes n’étaient pas la première fois que le viol a été utilisé comme un outil de répression. En janvier-février 2007, pendant la crise sociale réprimée très violemment, plusieurs femmes ont été victimes de violences sexuelles, d’où l’élaboration des directives nationales pour la prévention et la prise en charge intégrées des viols et violences sexuelles par les Ministères de la Santé et de l’Hygiène publique et des Affaires Sociales avec l’appui des partenaires humanitaires. Les auteurs de ces violences n’ont jamais été punis.

En 2009, selon la Commission d’Enquête Internationale, au moins 109 femmes ont été victimes de violences sexuelles, mais de nombreuses survivantes n’auront pas dénoncé la violence par peur d’être stigmatisées ou d’être victimes de représailles par les auteurs. Nombreuses sont les survivantes qui n’ont pas eu accès aux soins d’urgence, un nombre limité de survivantes ont accédé à une assistance, qui en général reste insuffisante. Les auteurs présumés des violences perpétrées le 28 septembre étaient des militaires et des hommes armés en tenue civile.

Selon l’enquête de 2009 sur les VBG, la majorité des survivantes connaissaient les auteurs, 10 pour cent des survivantes ont déclaré que l’auteur était un membre des forces de défense ou un étranger. Selon l’enquête, la violence est perpétrée principalement à la maison, suivie par les lieux publics et la rue.

Seulement un nombre très limité des survivantes décident d’aller en justice. D’après l’étude, seulement 1,5 % des survivantes ont déposé une plainte, par peur de rendre publique la violence et être stigmatisées. Très souvent, la famille intervient pour entamer une médiation à l’amiable entre l’auteur et la survivante qui très souvent n’est pas au bénéfice de la survivante. Le non accès à la justice est aussi motivé par la méconnaissance des procédures, l’inexistence et la faiblesse de structures d’orientation adéquate, le manque de confiance dans les institutions et des frais illégaux qui sont demandées.

Très souvent les violences affectent les mineurs, comme par exemple les violences sexuelles perpétrées dans des mariages précoces et forcés, les violences domestiques ou celles commises par une personne qui a abusé de l’autorité que lui confèrent ses fonctions. A signaler, notamment, l’importance de la violence scolaire qui est fréquemment signalée par les enfants.

Récemment, le Ministère des Affaires Sociales, de la Promotion Féminine et de l’Enfance a développé une Stratégie Nationale de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre qui prévoit de nombreuses actions à long terme pour la prévention et la prise en charge.

Guinée: Article de BML du Lynx sur le regretté ben Sékou Sylla

« Hospitalisé à Paris »

Ce même lundi 6 septembre 2010, il est 15 H 45. Nous quittons M. Soumah et décidons de nous rendre à l’hôpital Saint-Louis pour rendre visite à Ben Sékou Sylla. En effet, le Président de la CENI y est hospitalisé. A mi-chemin, nous l’appelons au téléphone. C’est sa femme qui prend et nous apprend que son mari ne peut prendre le téléphone et que ce n’est pas la peine d’aller. M. Sylla n’est pas en état de nous recevoir. Nous apprendrons plus tard par un médecin, qu’il est en situation d’isolement total.

Plus de deux semaines plus tôt (le 24 août), nous logions dans le même hôtel, rue Palloy angle rue Martre, à Clichy. Il y passait une hospitalisation à distance et un médecin passait le voir chaque jour. Pendant notre séjour en Allemagne, sa situation sanitaire s’est dégradée. Et il a fallu le réadmettre à l’hôpital Saint-Louis. Auparavant, il avait été soigné à l’hôpital Beaujon (Clichy). Nous lui avons parlé au téléphone, c’était le samedi 4 septembre. Sa voix pâteuse et saccadée était quasiment inaudible.

La première fois que nous nous sommes retrouvés là-bas, c’était le 6 août 2010, dans sa chambre. D’une maigreur extrême, il avait le regard brillant et on le sentait souffrir stoïquement.

On prétend que Ben a volé des milliards et a fui. Il vit dans un logement de moins de 50 euros par jour à Paris, de façon très chiche. Ses soins, il les paie (une moyenne quotidienne de mille euros) grâce à l’appui du Président de la Transition et l’assistance publique française. Le gouvernement Doré ne lui a rien apporté (au 6 Août 2010). Même s’il est issu des Forces vives où trône la société civile. Avec comme Bakary Fofana, Thierno Aliou Diouné, Mariame Sy Diallo, Hadja Nanfadima Magassouba. Autant de membres influents du CNOSCG. Ben est complètement abandonné à lui-même. Pire. Le RPG (où trône Hadja Saran Daraba, vice-présidente de ce même CNOSCG) a porté plainte contre Ben et un juge l’a condamné à un an de prison. Sans l’avoir écouté. Il ne manquait plus que cela.

Nènè